Garçon de routine, notre petit homme de 3 ans se lève machinalement à 6h45 tous les matins. Oui, même les jours fériés. Et d'instinct, il nous amène à la cuisine et énonce sa commande pour son déjeuner. Cela dit, ce n'est pas toujours très clair.
- Papa? Veut ba'nan.
- Désolé garçon, on n'en a plus des bananes.
- Veut ba'nan.
- Il n'y en a plus. Veux-tu dire Batman? Pourquoi Batman à matin?
- Non, ba'nein.
- Hein? Une baleine?
- Bâ'non.
- Bonhomme? Tu veux écouter les bonhommes? Viens t'en.
- Noooooooon, crie-t'il, exaspéré.
- J'comprends pas, qu'est-ce que tu veux?
- Veut ba'naille!!!
Ça y est, il commence à pleurnicher. C'est le moment de vérité, je n'ai plus droit à l'erreur. À ma prochaine faute, j'aurai droit à une crise de bacon en règle. Aaah, c'est peut être du bacon qu'il veut! Non, il n'en mange pas.
Toast, crêpes, œufs brouillés, céréales, gruau... Rien ne ressemble à banane. J'ai chaud, je suis nerveux, je me sens en ronde finale d'un jeu télévisé. J'utilise mon appel d'ami: je crie vers ma blonde qui sommeille encore dans la chambre.
- Est-ce que tu comprend ce qu'il veut?
- Une banane, mais il y en a plus.
- Non, je sais, déjà essayé.
- PAS BANANE! hurle-t'il a mes côtés.
Illumination. Je viens de résoudre l'énigme, il ne me reste que cette option:
- Tu veux un bagel?
- Ouiiiiii!
- Ah, fallait le dire. Baaaa-gggggell.
- Baaaaa-neilllll.
- Mouin, ok. Ça va aller.
Il retrouve le sourire progressivement et moi, je n'ai pas gagné un gros lot, mais vient d'éviter une mini apocalypse. C'est encore mieux.